Lumière doit être faite sur les finances de notre Région!

Lors de l’Assemblée plénière du 1er février, le groupe LR/CPNT dénonçait le singulier manque de transparence de l’exécutif régional lors de l’inscription au budget 2016 de plus de 1,5 milliards d’euros d’autorisations de paiement, sans que ne soit détaillée l’allocation des crédits ouverts. 

Un peu plus de vingt jours plus tard, les raisons de l’opacité entourant les délibérations budgétaires de notre nouvelle région commencent à s’expliquer. Nous apprenons ainsi que le Président, à la veille de la Commission Permanente de ce jour, dénonce une « dérive » des finances de l’ex-région Poitou-Charentes, avec pas moins de 132 millions d’euros d’impayés, qu’il s’est engagé à rembourser avant trois semaines, sans que cela ne pose « le moindre souci de trésorerie », ce qui ne manque pas d’interpeler sur la gestion même de la trésorerie du Conseil Régional.

Alain Rousset dénonce également 130 millions d’euros d’emprunts structurés qui pourraient se transformer en emprunts toxiques.

Cette situation nous conduit, certes, à prendre bonne note des dénonciations de M. Alain ROUSSET qui feint de découvrir la situation. Néanmoins, nous tenons à rappeler que :

  • l’opposition de la droite et du centre en Poitou-Charentes avait dénoncé depuis des années des choix de gestion hasardeux ;
  • la Chambre Régionale des Comptes, dans son rapport 2013 notifié aux assemblées en mars 2014, avait souligné l’existence d’emprunts à haut risque pour 251 millions d’euros, soit 82 % de l’encours de la dette, dont 48 millions d’euros à très haut risque, et avait même émis des doutes sérieux sur la fiabilité des comptes, ce que nous avions bien évidemment rappelé durant la campagne des régionales ;
  • Alain ROUSSET était président de l’Association des Régions de France jusqu’en janvier 2016 et à ce titre, bénéficiait des remontées comptables des Régions au ministère de l’Intérieur ;
  • Jean-François MACAIRE, Président du Conseil Régional de Poitou-Charentes, était l’un de ses principaux lieutenants durant la campagne ;
  • Les trois présidents sortants socialistes vantaient leur étroite collaboration dans le cadre de la fusion des régions, qu’il préparaient ensemble depuis plus d’un an et qui incluait un volet financier ;

Il est donc clair qu’Alain ROUSSET tente aujourd’hui de se dédouaner du bilan du Poitou-Charentes, dont il s’était montré solidaire aussi longtemps qu’a duré la campagne. Tout ceci nous conduit à penser que :

  • soit Alain ROUSSET aurait passé sous silence pendant la campagne sa connaissance de la situation, alors que M. MACAIRE lui-même a reconnu qu’il ne l’ignorait pas ;
  • soit il aurait fait preuve d’une vraie légèreté sur la question de la vision consolidée financière des trois régions.

Dommage dès lors que le budget prévisionnel élaboré par Virginie CALMELS pendant cette campagne, précisément dans l’objectif d’établir avec la plus grande transparence les moyens crédibles de son action, ait été tourné en dérision par Alain ROUSSET qui l’a qualifié de « tableau Excel ». Gageons que M. ROUSSET découvre en ce moment tout l’intérêt des « lignes comptables » tant moquées et qu’il s’inspirera peut-être de l’accent constamment porté par Virginie CALMELS sur le respect de l’argent public.

Par ailleurs, nous rappelons à cette occasion que la réduction des délais de paiement constituait un point essentiel de notre projet en faveur des PME. Le soutien au développement économique passe en effet avant tout pour la Région par le respect des obligations élémentaires des relations commerciales : il est dommage qu’un exécutif se revendiquant proche des entreprises n’ait pas fait sienne cette maxime.

Dans ce contexte par ailleurs, nous nous étonnons que Jean-François MACAIRE ne démissionne que de sa délégation aux finances et non de son mandat de vice-président et nous dénonçons par ailleurs la création, proposée par Jean-François MACAIRE, d’une taxe additionnelle pour financer les errements budgétaires socialistes.

Nous prenons acte de l’initiative du Président du Conseil régional de lancer un audit global sur la gestion des trois anciennes régions. Pour autant, au-delà de l’effet d’annonce, nous demandons à ce que cet audit, pour qu’il puisse présenter toutes les garanties nécessaires de crédibilité, soit réalisé dans le cadre d’une commission d’enquête indépendante supervisée par la Commission des finances.

Les résultats de cet audit devront enfin être rendus publics sans délai : il en va de l’intérêt général que soit clarifié auprès des citoyens, en toute transparence, l’état réel des finances de notre région.