Amendement – NUITS ROMANES –

Considérant la suppression des Nuits Romanes à quelques semaines seulement de leur démarrage sans que l’assemblée délibérante n’ait été consultée ;

Considérant le courrier du groupe UDI du 13 avril dernier, resté sans réponse malgré des relances ;

Considérant que cet ensemble de manifestations estivales, dont le succès populaire n’est plus à démontrer (150 000 spectateurs en 2015), est à l’évidence un festival d’intérêt régional ;

Considérant que ce festival permet au plus grand nombre, à un public très varié, au cœur des territoires ruraux, d’accéder à toutes les cultures tout en valorisant notre histoire et notre patrimoine roman ;

Considérant que la loi NOTRe permet d’harmoniser les politiques publiques des ex-régions sans pour autant les uniformiser ;

Considérant, bien que la loi NOTRe prévoie que les politiques soient évaluées avant suppression, que la commission Culture qui s’est réunie a posteriori ne s’est pas vue présenter de chiffres précis sur ce dispositif ;

Considérant que l’opposition de l’ex-Région Poitou-Charentes avait dénoncé lors du précédent mandat les campagnes de communication dans le métro parisien excessivement coûteuses ainsi qu’une augmentation fulgurante des représentations entre 2010 et 2015 ;

Considérant qu’un fonds d’indemnisation a été décidé pour dédommager les compagnies qui avaient bloqué des dates en prévision du festival et qui ne verront pas leur travail récompensé auprès du public, et que ce fonds représente donc une dépense pour la Région sans contrepartie ;

Considérant que les associations et entreprises de techniciens ne seront pas indemnisées et risquent de devoir procéder à des licenciements du fait du désengagement régional sans préavis ;

Considérant que les élus municipaux sont en désaccord profond avec cette décision, qu’ils ont pour un certain nombre d’entre eux choisi de maintenir les manifestations initialement prévues et retenues, même en réduisant certaines prestations ;

Considérant que nous ne pouvons rester sourds à la forte mobilisation citoyenne, deux pétitions ayant regroupé plus de 30 000 signataires protestant contre cette suppression brutale,

Considérant que nos groupes restent particulièrement attachés à la rigueur budgétaire mais aussi à une intervention de la région sur l’ensemble de son territoire respectueuse des identités et des équilibres locaux ;


L’intergroupe LR-CPNT-UDI-MODEM propose :

  • Que le festival d’intérêt régional des Nuits Romanes soit maintenu en 2016 ;
  • Que le nombre de manifestations soit limité et revienne à un nombre proche du réalisé 2010 (environ 70-80), en favorisant la rotation des communes d’accueil ;
  • Que l’on ne maintienne pas les manifestations dans les grandes villes parce que celles-ci disposent souvent d’une offre culturelle déjà large et que ces Nuits Romanes y coûtent plus cher ;
  • Que la participation de la Région soit plafonnée à 800 000 €, soit 8000 € par commune pour 100 manifestations ;
  • Que les communes ou communautés de communes, voire départements, puissent intervenir en co-financement ;
  • Que les dépenses de communication soient revues à la baisse et reviennent à un niveau raisonnable, ne dépassant pas 200 000 € ;
  • Qu’une dépense maximale d’1 million d’euros soit budgétée au lieu des 4 millions évoqués par le nouvel exécutif en 2016 ;
  • Qu’une réflexion soit entamée dès la rentrée, en commission d’harmonisation, sur une évolution des Nuits Romanes à l’échelle de notre nouvelle Région.

A cet effet, il est proposé l’amendement suivant au B.P. 2016 :

  • d’AJOUTER, en dépenses, au Chapitre 933 «  Culture, sports et loisirs », ligne 312 « Activités culturelles et artistiques », un montant de 1 million d’euros ;
  • de SUPPRIMER, en dépenses, le montant équivalent de 1 million d’euros en crédits de fonctionnement, répartis comme suit :
  • au chapitre 930 « Services généraux », ligne 618 « Divers » : 300 000 euros ;
  • au chapitre 930 « Services généraux », ligne 623 « Publicités, publications, relations publiques » : 600 000 euros ;
  • au chapitre 930 « Services généraux », ligne 625 « Déplacements et missions » : 100 000 euros.