Budget Primitif 2018 - Formation Professionnelle - Marie-Françoise Nadau

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Monsieur le Président,

Mes chers Collègues,

Concernant le seul BP 2018, nous avons bien noté que  la baisse de 52 M€ des dépenses de Fonctionnement intègre la fin en sifflet du Plan des 500 000 formations : toutefois, la baisse de recettes sur ces divers Plans de formations n’est que de 10 M€ pour 2018 : en effet, dotation 2017 = 49 M€ et dotation 2018 = 39 M€.

Mais, élargissons un peu le débat :

  1. La Région et l’Etat dépensent massivement sur la Formation professionnelle :

En effet, plus globalement, je voudrais attirer l’attention sur les sommes très élevées qui sont dépensées chaque année sur les différentes actions, par la Région seule sur ses compétences propres, aussi bien que sur les Plans de formation décidés par l’Etat : 500 000 formations, puis 165 000, puis 80 000.

Les budgets sont très élevés depuis 2016 et 2017 :

Récapitulatif  des sommes engagées sur formation des demandeurs d’emploi  en deux ans :

 

2016

2017

Total sur 2 ans

Engagement propre  Région sur formation chômeurs (Budget propre Région)

139,747 M€

139,747 M€

 

279,49 M€

Financement Etat

Plan 500 000 et 165 000  

+ 80 000 formations

80,33 M€

59,60 M€

+ 39 M€

15 M€

 

193,93 M€

Financement COPAREF

17,92 M€

11,42 M€

29,34 M€

Total

237,99 M€

264,76 M€

502,76 M€

(Source : la convention et les 3 avenants de mise en oeuvre du Plan de 500 000 formations et suivants entre Etat/Région et Coparef).

 Plan des 500 000 formations 2016 et Plan des 165 000 formations 2017 :

  • 2016 : objectif = 26 777 actions / Financement Etat = 80,33 M€
  • 2017 : objectif = 19 867 actions / Financement Etat = 59,60 M€

+ La Région prévoit de réaliser en direct 10 933 formations pour une compensation de l’Etat de 39 M€.

 +  A cela s’ajoute un Plan supplémentaire des 80 000  formations 2017 : affectation de  15 M€ en CP du 09 octobre.

Sur le Plan des 80 000 formations supplémentaires : objectif pour N-A : 8 476 parcours, dont 4 238 à charge de la Région.

 Ainsi, beaucoup d’argent public investi : beaucoup de bonnes intentions affichées mais surtout une bonne occasion de faire baisser les statistiques du chômage, dès 2016 avec en arrière-pensée le choix de l’ancien Président de la République de se représenter ou pas. 

  1. Quels résultats peut-on tirer de cet investissement massif de fonds publics ?

 Ces différents Plans de formation, les crédits régionaux alloués massivement, ont-ils des conséquences favorables ? Quels résultats ont-ils sur le niveau de l’emploi, notamment les 58 000 actions de formation qui ont été diligentées sur les 3 plans successifs de l’Etat dans notre Région ?

Prenons deux indicateurs : le taux de chômage et le taux de retour à l’emploi. 

Taux de chômage : 

Nous sommes toujours dans un contexte de chômage en hausse en France comme en Nouvelle-Aquitaine. En effet, selon les derniers chiffres publiés par la DIRECCTE :

Fin octobre 2017 pour Nouvelle-Aquitaine :

Nombre de demandeurs d’emploi catégories A + B + C = 511 780, dont 120 000 de longue durée et 150 000 sans qualification = + 0,6 % sur 3 mois et + 3,3 % sur 1 an.

Ce résultat est plus mauvais en Nouvelle-Aquitaine qu’en moyenne nationale.

En comparaison, l’évolution du chômage en moyenne nationale est de :

         - 0,1 % sur 3 mois et + 2,8 % sur 1 an  (catégories A + B + C = 5,6 millions)

Mais, la situation est plus grave sur le chômage de longue durée.

Nous notons que, sur cette catégorie de demandeurs d’emploi de longue durée, la hausse en Nouvelle-Aquitaine est beaucoup plus importante qu’en moyenne sur la France métropolitaine. En effet :

En N-A, 

le chômage de longue durée augmente de + 1,7 % sur 3 mois et de + 3,8 % sur 1 an.

En France, 

le chômage de longue durée augmente de + 0,8 % sur 3 mois et de + 0,3 % sur 1 an.

Le résultat est particulièrement mauvais si l’on considère que c’est bien sur cette catégorie de demandeurs d’emploi que devaient porter les principaux efforts de formation.

Taux de retour à l’emploi :

Le Taux de retour à l’emploi reste très bas pour ce type de programme ambitieux de formations de masse :  40,8 % dans les 6 mois pour l’ensemble des actions.

 Ainsi, d’après la Région, près de 60 % de ces formations ne débouchent sur aucune perspective d’emploi. Le chiffre peut être d’ailleurs sujet à caution car aucun bilan formel n’est fourni par les services.

Sont-elles adaptées aux attentes des entreprises ? Sont-elles suffisamment qualifiantes ?

Aujourd’hui, la plus grande difficulté que rencontrent les chefs d’entreprises c’est de pouvoir recruter du personnel qualifié et formé.  Mettons tout en œuvre pour que nos actions de formation correspondent enfin à leurs attentes.