Budget Primitif 2018 - Agriculture - Véronique Laprée

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Monsieur le Président, Mes chers Collègues,

Je vous remercie de me donner la parole.

Mon intervention concerne le volet agricole du Budget primitif 2018 qui nous est présenté aujourd’hui.

Quel est le constat?

Entre 2016 et 2017, les aides à l’agriculture étaient maintenues à 35 M€ en investissement.

Coupe sombre en 2018 : elles passent à seulement 27 M€, soit une baisse de 7 M€.

Ceci n’est pas acceptable !

Vous ne pouvez pas communiquer d’un côté sur votre ambition, en expliquant en caractère gras dans la délibération « que la Région impulse aujourd’hui une véritable transformation de son agriculture », en vous targuant souvent de « diriger » la plus grande région agricole d’Europe et en parallèle baisser les dépenses d’investissement en matière agricole.

Les élus de notre groupe se sont « émus » de cette baisse en commission la semaine dernière et celle-ci a été justifiée par le solde de l’indemnisation de la crise aviaire sur 2017.

Souhaitons que nous ne subissions pas de nouvelle crise de grande ampleur en 2018 !

Pour autant, le monde agricole évolue dans un contexte de difficultés persistantes (crise de l’élevage, baisse des rendements de la viticulture..) avec des imprévus nombreux qu’ils soient climatiques, sanitaires ou économiques, des prix instables qui ne tiennent pas compte des coûts de production, des retards de paiement des MAE, des aides PAC, une embellie permanente des contraintes administratives, une stigmatisation de nos agriculteurs, des jugements sans fondements portés par des gens bien -pensants, qui ne savent même pas que les pommes de terres ne poussent pas dans les arbres.

Stigmatisation d'autant plus inadmissible qu'elle a des conséquences directes sur la vie et le devenir de nos agriculteurs et leurs exploitations :

- des reprises dans le cadre familial très difficiles dans ce contexte ;

- des difficultés économiques et sociétales qui parfois viennent à bout des personnes et de leur volonté d'entreprendre et d'innover pour ce métier qui est leur passion ;

- des conséquences sur le plan humain qui poussent certains, fragilisés et incompris, à l'acte ultime qu'est le suicide (1 agriculteur se suicide tous les 2 jours dans l'indifférence générale.

Cette baisse des investissements est un signe très négatif envoyé au monde agricole qui n’est pas à la hauteur des enjeux agricoles et alimentaires de notre région.

Par ailleurs, de gros chantiers nous attendent en 2018 : une nouvelle politique harmonisée sur le foncier agricole et une nouvelle politique de l’eau.

Sur ces deux sujets primordiaux, je réitère la volonté des élus de la commission agricole d’être étroitement associés à la concertation qui aura lieu en début d’année 2018.

L’agriculture représente des emplois, des richesses et fait vivre notre territoire.

Il est urgent dégager des marges de manœuvre dans le budget régional (sur les dépenses de fonctionnement) pour ne pas être contraints de faire des coupes sombres dans les politiques régionales prioritaires.

Il en va de l’équilibre de nos territoires, de la pérennité de nos filières agricoles et de la survie de nos agriculteurs et contribue largement à la balance commerciale de notre pays."

Je vous remercie.