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Mobilité Jeunesse - Marie Costes

Monsieur le Président,
 
Plus que jamais il apparaît nécessaire de permettre à tout jeune d’avoir pendant sa scolarité infra-baccalauréat une expérience de mobilité afin de faciliter, en particulier, son insertion sur le marché de l’emploi. Aussi nous partageons avec l’exécutif la volonté d’accompagner les projets de sorties scolaires qui lui permettront une ouverture européenne et internationale avec une attention toute particulière pour ceux qui ont le moins d’opportunités.
 
C’est pourquoi nous sommes d’accord sur le principe de cette délibération. Mais sur la forme, tout d’abord, nous aurions souhaité que le débat soit porté en commission avant tout arbitrage car plusieurs points nous apparaissent, de ce fait, très déséquilibrés sur le fond.
 
Plusieurs points à revoir
 
Le plus important est celui qui consiste à apporter la même aide de 80euros/apprenant/projet pour les voyages incluant une nuitée minimum qu’ils soient à destination de la France, de l’Europe ou à l’international.
 
Sur ce dernier point, vous n’êtes pas sans savoir que le coût du voyage sera un poids très important dans le projet et sera dissuasif pour beaucoup de familles. Or comme vous le souligniez dans la délibération N°16 présentée en séance plénière le 24 octobre 2016, les résultats des enquêtes du CREDOC de juillet 2016 et du CEREQ de 2013 ont montré que l’accès à la mobilité reste une source d’inégalités (elle bénéficie à 1 enfant de cadre sur 4 et seulement 1 enfant sur 10 pour les ouvriers) et les jeunes ayant effectué un séjour encadré à l’étranger apparaissent davantage protégés du chômage et bénéficient d’une insertion professionnelle plus rapide, vers des emplois plus stables, plus qualifiés et mieux rémunérés. Il apparaît donc nécessaire de traiter de façon différente les déplacements à l’international pour que le coût ne soit pas un frein pour le jeune. Il pourrait y avoir par exemple un règlement d’intervention spécifique pour la mobilité internationale comme c’était le cas dans votre précédente mandature comme en attestent les délibérations 2011.2172.SP du 24 octobre 2011 et 2013.1002.SP du 24 juin 2013.
 
Par ailleurs, soucieux de ne pas mettre en péril les finances de la Région, nous proposerions plutôt de porter l’effort sur l’accès à la mobilité internationale et de supprimer, si nécessaire, la bonification de 20euros/élève  du fait de l’existence, au sein des établissements, des Fonds Sociaux qui permettent d’aider de manière plus importante et plus conséquente les élèves rencontrant des difficultés financières.
 
C’est pourquoi, notre groupe s’abstient sur cette délibération qui ne nous apparaît ni assez équilibrée ni assez aboutie.