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Féminisation du sport - Pierre Durand

(voir la vidéo)

Monsieur le Président, chers collègues,

Si vous me le permettez, je vais reprendre brièvement les propos que j’ai tenus la semaine dernière en commission, au sujet de la féminisation du sport.

Au préalable, je tiens à rappeler que bien que nous ayons obtenu l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, bien que le sport soit préempté avec entrain par nos dirigeants politiques quand il s’agit de partager les lauriers de nos champions, dès que les projecteurs médiatiques s’éteignent, le sport en France redevient indigent.

Pour preuve, dans le projet de loi de finance 2018, le sport est plus que jamais bradé 

avec des moyens financiers amputés de 6,9%, sans parler des moyens humains. Pour mémoire en 2017, le sport ne représente que 0,14% du budget global de l’Etat.

Ce qui est une goutte d’eau ! Vous en conviendrez. 

Au moins, notre Région fait un peu mieux en y consacrant 0,78 % de son budget, même si c’est nécessairement insuffisant.

Pour beaucoup dont je fais parti, le fait d’avoir obtenu l’organisation de la grande fête olympique quadriennale, nous laissait espérer de l’ambition pour nos politiques publiques en faveur du sport et un effet booster au niveau des secteurs laissés en jachère, tels que notamment :

  • Le sport santé,
  • Le sport en entreprise
  • Le sport et l’environnement,
  • Et, la féminisation du sport.

Sur ce dernier thème qui nous occupe aujourd’hui, je veux dire que notre groupe partage les constats qui témoignent de la faible pratique sportive par les femmes et de leur sous représentation dans les instances sportives.

Par conséquent, tout ce qui va dans le sens de renforcer la visibilité du sport féminin par une  meilleure communication  et une plus grande médiatisation est à soutenir. Ainsi par exemple pour faire le lien avec un autre point à l’ordre du jour, la délibération n°12, ne peut-on pas inciter les opérateurs du secteur public télévisuel régional à inscrire dans leur grille des programmes une émission régulière, entièrement consacrée au sport au féminin ? 

Cette expérience tentée à l’étranger sur les ondes d’une radio en Ethiopie, il est vrai que dans ce pays ils partent de beaucoup plus loin, a porté ses fruits et a même obtenu une récompense prestigieuse en novembre 2016, le 1er trophée « Femme et Sport » du Comité International Olympique. 

Mais parmi tous les leviers à actionner, veillons à ne pas oublier le sport en entreprise.

En effet, le principal frein à la pratique d’activités physiques et sportives par les femmes est souvent un manque de temps. Or, le lieu de travail peut offrir des espaces pour un peu d’effort physique au quotidien. Il y a là une opportunité à exploiter en aidant prioritairement les PME et les TPE, à se doter d’équipements adaptés.

Cette pratique a existé au 19 ème et jusqu’à la première moitié du 20ème siècle où le sport en entreprise était très populaire mais au fil du temps, cette offre a disparu probablement du fait du développement du secteur tertiaire mais plus sûrement par un manque d’outils juridiques et une peur quant aux risques éventuels liés à la cette forme de pratique sportive.

Globalement, les chefs d’entreprise sont favorables au recours à la pratique sportive sur le lieu de travail mais ils disent : « on veut mais on ne le peut pas ».

Les freins sont liés au besoin d’encadrement de l’activité interne ou externe ; à la responsabilité en cas de mise à disposition de locaux ou encore au risque de requalification en avantage en nature d’une pratique proposée par l’entreprise.

Pour que le phénomène se développe, il faudra définir un réel statut de l’APS, en entreprise.

En attendant, cela ne doit pas nous décourager au niveau de la Région pour tout mettre en œuvre dans l’accompagnement de la féminisation du sport.

Je terminerai par une notre positive.

Avez vous remarqué qu’à la tête de l’organisation des JOP de Paris 2024, en dehors de son leader Tony Estanguet, il y a à la tête trois femmes que je ne qualifierai pas de compétentes, car ce serait un pléonasme ? Je veux parler :

de Mme Anne Hidalgo, maire de Paris

de Mme Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France

Et de Mme Laura Flessel, ministre des sports.

Voilà un trio qui prouve que la féminisation du sport est déjà une réalité. 

Notre groupe votera pour cette délibération.