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Choix du nom de la Région - Philippe Rabit

Merci Monsieur le Président,
Je voudrais dire qu’en tant qu’ex-élu de Poitou-Charentes, je voudrais juste dire quelques mots très brefs. D’abord saluer, après mes collègues, le travail remarquable de la Commission présidée par Madame COCULA, parce que je crois que l’on a eu à faire à une vraie consultation, les gens sont venus ou ne sont pas venus mais au moins on leur a donné la possibilité de s’exprimer, il y a eu d’autres formes de consultation, mon ami Bruno DRAPRON l’a rappelé, ce qui montre que dans cette affaire il faut respecter aussi un peu l’avis des uns et des autres.


Concernant Poitou-Charentes, j’appellerais cela un peu « chronique d’une mort annoncée », parce que quand nous avons découvert, un jour, par hasard, le découpage qui nous était imposé au niveau de notre grande Région, il est évident que ce jour-là, le sort de Poitou-Charentes était scellé. Pourtant, on ne peut pas abandonner notre nom, avec lequel nous avons combattu pendant des années, avec lequel nous avons construit de nombreux projets, avec lequel nous avons débattu, les uns et les autres, entre opposition et majorité, de manière constructive et qui a fait notre fierté pendant toutes ces années, et donc c’est avec une certaine émotion, mais aussi une certaine tristesse, que nous prenons aujourd’hui acte de cette disparition, car c’est bien de cela dont il s’agit. Nous allons aujourd’hui effacer d’un trait de plume ces deux mots « Limousin » et « Poitou-Charentes », que nous voyons pour la dernière fois sur l’écran de notre hémicycle. Par respect pour mes concitoyens et nos
amis picto-charentais, en ce qui me concerne, je m’abstiendrai, à titre personnel.

Par contre, je voudrais formuler juste quelques voeux par rapport à cette nouvelle situation. Comme l’a rappelé Virginie CALMELS tout à l’heure, il est important, Monsieur le Président, que le modèle aquitain ne s’impose pas à l’ensemble de la Région. Nous avons, chacun dans nos territoires, de bonnes pratiques, des politiques originales et qui ont fait leurs preuves. Je crois qu’il faut bien en être conscient. A vous de les préserver, à nous tous de les faire vivre, et notamment au travers des politiques d’harmonisation, et du travail d’harmonisation qui doit être mis en oeuvre, et je ne peux que vous inciter à avancer au plus vite sur ce travail d’harmonisation sur lequel d’ailleurs, nous avons quelques inquiétudes au niveau de certaines Commissions. Il est clair que comme dans les entreprises, dans une fusion-acquisition, il y a la logique de l’absorbant et la logique de l’absorbé. Evitons ce piège et dans ces opérations de fusion-acquisition, il n’y a le succès au rendez-vous que si une culture ne s’impose pas à l’ensemble. Faisons en sorte que la culture aquitaine ne s’impose pas à l’ensemble des deux autres Régions.


Il y a une autre condition, qui est que Poitiers et Limoges restent à part entière des centres de décisions, avec du personnel qualifié, du personnel de décision, où des dossiers sont traités, où des décisions sont prises, où le personnel bénéfice des mêmes statuts dans les trois Régions, et puis que l’on fasse vivre ces trois Sièges, et que ce ne soit pas comme aujourd’hui des Sièges-fantômes où finalement, le personnel a l’impression de raser les murs. Car justement, à partir du moment où nous avons cette grande Région, qui s’appelle Nouvelle mais qui aurait pu effectivement s’appeler Grande, il ne faut pas justement favoriser le sentiment d’éloignement et d’abandon, que beaucoup de nos concitoyens pourraient avoir par rapport à cette Région, et donc il faut jouer la proximité et la façon de jouer la proximité est de faire vivre la proximité par rapport à ces centres de décisions.


Et puis enfin, faisons vivre Poitou-Charentes avec ses produits, je crois que nous avons aussi une culture de qualité, de terroir, de paysages, de bons produits, et je suis heureux, et je salue l’initiative qui a été prise de création d’une marque Poitou. Donc ce n’est qu’à ces multiples conditions, à mon sens, que ce projet sera fédérateur, puisque c’est bien l’objectif qui est le nôtre dans cet hémicycle, de réussir ce projet, et je crois que si nous oeuvrons pour que chacun puisse rester dans l’identité qui est la sienne, tout en respectant l’identité commune et la maison commune à laquelle nous appartenons tous, le succès sera au rendez-vous.


Merci.