picto developpement economique seances plenieres nouvelle aquitaine

Politique de la ville - Alexandra Siarri

( voir la vidéo )

Monsieur le Président, Chers collègues,

D’un mot d’abord, revenons sur ce que vivent les acteurs de la politique de la ville depuis 4ans et les habitants qu’ils accompagnent. D’abord sous la Présidence de Mr Hollande le nombre d’habitants bénéficiaires a été divisé par deux : la moitié de ceux sortis de ces dispositifs étaient moins pauvres que ceux maintenus dans cette dynamique. Ils le sont malgré tout toujours. Cette diminution historique fut un choc et l’impact de son onde n’est pas encore visible à l’échelle macro. Elle l’est en revanche pour tous ceux qui agissent à l’échelle micro ; en proximité.

Monsieur Macron a quant à lui décidé de supprimer les contrats aidés. De très nombreuses  associations œuvrant dans les quartiers politique de la ville en bénéficiaient. Le gouvernement y substitue des PEC renouvelables une seule année et  aidés sur la moitié de leur cout uniquement.

Les acteurs de terrain de nos quartiers les plus fragiles ont donc à assumer coup sur coup deux révolutions radicales. A tous ceux qui prétendent que la politique de la ville ne sert à rien je réponds qu’il faut se demander ce qui se serait passé sans la politique de la ville ? Nous serons tous d’accord, je pense, pour nous rappeler que c’est en concentrant dans les même quartiers des publics à haut niveau de fragilité que nous avons-nous même créé des parcours de vie complexes . Seule la recherche systématique et systemique de mixité peut permettre une émancipation du plus grand nombre  et de la cohésion. La mixité peut déconstruire ce qui a été mal construit ! Mais cela prend du temps et exige dans le droit commun des adaptations.

L’appui des collectivités est déterminant : le travail de dentelle qui est mis en œuvre dans ces quartiers par les associations doit être soutenu par les élus locaux. Les établissements inter communaux sont désormais les chefs de file de cette politique mais l’appui de la région, notamment dans sa politique de droit commun, est fondamental. 

A ce propos votre budget sur la politique de la ville a-t-il baissé de plus de 40 000€ ?

BP 2018 : 5,75M€ dont 4,4M€ en investissement et 1,35M€ en fonctionnement.

BP 2017 : 5,79M€ dont 4,4M€ en investissement et 1,39M€ en fonctionnement.

Il y a en effet une confusion dans votre présentation des politiques publiques depuis le BP 2018 rassemblant en pilier 3.6 les deux axes : habitats foncier + politique de la ville et là il y a une forte baisse de 21%.

BP 2017 : 14,41M€

BP 2018 : 11,38M€

Cette baisse ne concerne-t-elle que l’habitat et le foncier stricto sensu ?

En entrant plus précisément dans le corps du règlement, j’aurais 4 remarques :

1 > A propos des principes d’intervention de ce règlement tout d’abord  

Vous faites référence au principe de l’expérimentation : nous en connaissons tous l’utilité mais aussi les limites. Il faut pouvoir soutenir l’expérimentation jusqu’à sa traduction en valeur ajoutée sociale durable sur le territoire sinon elle produit de la frustration. Ensuite je pense qu’il faudrait ajouter dans ces principes que la révolution numérique en cours concerne particulièrement les quartiers politiques de la ville en tant qu’opportunité car la population de ces quartiers est jeune qu’elle peut grâce à ces nouveaux usages réussir là ou dans les filières classiques elle a pu échouer ; le risque actuel autour de ces dynamiques numériques consiste à adosser à ces quartiers, le principe de E- inclusion ce qui peut enfermer les populations dans une recherche d’aide  pour l’accès aux droits et pas par exemple celle de réussir autrement ; De la même façon nous aurions pu trouver dans cette délibération une évocation aux enjeux du basculement climatique car ces populations coutumières de la frugalité et de la solidarité sont in fine plus adaptées aux chocs à venir que les autre populations et c’est une façon de les soutenir en mettant en valeur leur capacités d’être et de faire .

2 >Concernant les conditions d’éligibilité notamment pour les aides au fonctionnement vous mentionnez le fait que les aides de droit commun du conseil régional seront systématiquement recherchées et privilégiées. Peut-on rajouter que les aides de droit commun des collectivités infra régionales doivent aussi être mobilisées afin que nos aides respectives se complètent de manière intelligente intelligible

3 > Concernant les axes prioritaires d’intervention retenus =

Axe 1 page 17 en 1.4 nous aurions pu choisir d’accompagner les projets autour de tous les enjeux de transitions énergétiques et écologiques et pas seulement ceux liés à l’agriculture urbaine.

Axe 2 : s’engager fortement pour développer l’emploi en particulier des jeunes et des femmes. Ce n’est pas chose facile.

Il est toujours troublant par exemple de s’apercevoir qu’il est difficile de recruter des jeunes dans les quartiers politique de la ville pour les dispositifs garantie à première demande et le service civique. Puis je vous suggérer par ailleurs qu’un rapprochement s’opère par la région entre les représentants du monde économique et ceux de la politique de la ville pour que les uns s’acculturent aux pratiques des autres pour faciliter leurs liens.

Concernant l’axe 3 favoriser la réussite éducative, ayons bien en tête que l’Etat réfléchit aujourd’hui à optimiser les budgets pour des dispositifs de réussite éducative municipaux. On sait les risques autant que les opportunités que représentent les volontés d’optimisation. L’apprentissage du français par les parents notamment est un enjeu qui concourt à la réussite de leurs enfants en outre.

Or le financement de ces apprentissages est fragile.

Axe 5 concernant l’accompagnement des associations œuvrant dans la politique de la ville.

Je crois que c’est un défi auquel nous devons collectivement nous pencher. Il est un nœud gardien qui mériterait un plan d’actions presque Marshall.

Pour autant nous voterons pour ce règlement.