• Corrèze - Christophe Patier

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Monsieur le Président, Chers collègues,

La communication sur un cluster ruralité traduit à la fois la louable préoccupation que le Conseil Régional se doit de cultiver à l’égard de ses territoires ruraux et l’ambiguïté qui règne quant aux mesures les plus appropriées pour la mettre en œuvre concrètement.

En effet pourquoi retenir le mot cluster ? Est-ce par goût pour les anglicismes, en dépit de la loi de promotion pour la langue française ? La traduction de grappe ou de regroupement aurait dans ce cas suffi pour faire l’affaire.

Mais cette imprécision du vocabulaire ne masque-t-elle pas plutôt la conviction et la détermination incertaines de la Région sur sa capacité à faire face aux défis que l’avenir du rural profond nécessite de relever ?

Les objectifs de ce regroupement sont certes louables : identifier et diffuser des innovations, mettre en réseau, en suscitant la concertation entre opérateurs disposant de ressources d’assistance et d’ingénierie.

Mais, je cite, « favoriser les potentiels (...) afin de pouvoir modéliser une maîtrise d’œuvre rurale et sociale » est une réponse insuffisante à la faiblesse des ressources et au désarroi des petites communes et de leurs regroupements devant le foisonnement des dispositifs et des opérateurs. Si l’offre d’accompagnement est abondante, aucun opérateur n’est en effet investi d’une obligation de résultat pour faire émerger et monter les projets dans les territoires les plus faibles. La réunion de cette matière grise au sein de votre grappe devra prendre la mesure de cette réalité : favoriser l’innovation dans le monde rural est souhaitable ; mais se donner les moyens d’assurer la survie de tous les territoires est nécessaire.