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Aide à la rentrée scolaire - Marie Costes

(voir la vidéo)

Monsieur le Président, mes chers Collègues,

A grand renfort de communication, et certainement pour nous faire oublier votre promesse de campagne de l’abandon de la gratuité des transports scolaires, vous annonciez une semaine avant la plénière du 4 mars 2019, la gratuité des manuels scolaires pour la rentrée 2019.

Aujourd’hui, vous présentez « les aides de rentrée pour les lycéens, ce qui, à la lecture de la délibération, n’est sensiblement pas la même chose, sinon pourquoi ne pas l’avoir clairement affirmé dans l’intitulé ?

Nous ne pouvons accepter cette attitude tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme tout d’abord,  l’annonce de la gratuité a été faite dans la presse avant même qu’elle ne soit  évoquée en commission et soumise au vote aujourd’hui.  

Sur le fond, maintenant, l’aide de rentrée telle qu’elle est présentée n’est pas synonyme de gratuité pour la rentrée 2019 comme évoqué dans la presse.

Sont concernés les élèves de seconde et première générale et technologique mais sont exclus ceux de lycée professionnel et ceux de terminale pour 2019. D’autre part l’aide est plafonnée à 200, le montant  sera-t-il suffisant pour acquérir l’ensemble des manuels ? Cela dépendra des filières et des choix pédagogiques donc j’en doute, l’Ile de France a par exemple voté une aide de 340euros.

Mais ce qui nous inquiète encore plus, ce sont les modalités de mise en œuvre, différentes selon qu’il s’agit du public et du privé et qui posent beaucoup de questions :

  • Vous dites « Tout élève qui en fera la demande  sur une application informatique dédiée », moi qui suis à l’intérieur du système, je peux vous dire que ce sera la première difficulté comme c’est déjà le cas pour le « coup de pouce » (difficultés à scanner les justificatifs, …)
  • Qui expliquera la procédure aux parents ?
  • Comment s’assurer que toutes les familles le feront ? A quel moment devront-elles le faire ? Quelle sera la durée d’ouverture de l’inscription en ligne?
  • Que devient le dispositif  « coup de pouce » harmonisé et voté il y a peu de temps ?

Lorsqu’un élève est boursier, la famille perçoit une prime d’équipement lors de la rentrée en seconde. Sera-t-elle toujours d’actualité ?

Pourra-t-on demander cette subvention pour les élèves qui arriveraient en cours d’année de seconde ?

  • Par qui et comment seront informées les associations appelées « intervenants » et les autres opérateurs de l’appel à projet ?
  • Comment cela se passera-t-il pour les associations qui louaient les livres aux élèves pour une somme forcément inférieure à l’achat de tous les livres ? Renseignements pris, les fédérations de parents d’élèves veulent bien répondre à l'appel à projet mais elles souhaitent une compensation pour ce travail. Elles s’inquiètent du fait que vous n’avez pas intégré le problème de leur personnel en charge du renouvellement des manuels scolaires (environ une centaine de personnes).

Vous leur auriez proposé également, lors d’une réunion, de co-écrire les termes de cet appel mais pour le moment rien n’a bougé et ce n'est pas dans la délibération comme cela avait été suggéré. 

  • L’organisation de l’année N+1 va être très complexe pour l’établissement, l’association ou l’intervenant qui doit récupérer les livres.

Comme vous le voyez, au-delà des effets d’annonce, ce dispositif aurait mérité une réelle réflexion et une concertation préalable car du fait de la réforme des lycées, le poids financier des manuels  scolaires  aurait été lourd pour les familles.

Aussi qu’il n’y ait pas d’équivoque sur notre position :

Nous sommes bien évidemment partisans de la gratuité des manuels scolaires, mais une réelle gratuité et non pas seulement une enveloppe de 200 € par élève, sans savoir si ce montant recoupe ou pas le coût total des manuels, ce qui apporte de la confusion pour les parents.

Nous dénonçons par contre les conditions de mise en œuvre de ce dispositif,  sa complexité à l’heure où nous devrions surtout simplifier et clarifier les aides pour les familles.

Sous cette condition préalable de simplification du dispositif, nous pourrions le voter favorablement mais nous demandons une rencontre en suivant avec Jean-Louis Menbrini pour parvenir à un accord satisfaisant pour les jeunes et leurs familles.

Nous restons à votre disposition pour y parvenir et nous souhaitons que vous repoussiez le vote d’ici la fin de la journée dans cet objectif.