• Alexandra Siarri - Gironde

Mes chers collègues, je vais concentrer mon intervention sur quatre questions précises. Faites-moi la grâce, Monsieur le Président, de ne pas me servir votre ritournelle habituelle en me demandant ce que fait la ville de Bordeaux, en guise de réponse. Vous êtes Président d’une très grande Région française.

Vous pilotez une collectivité désormais tête de file de la transition écologique et énergétique, qui doit entraîner toutes les collectivités infrarégionales et tous les habitants vers un plan d’action ambitieux et clair. Comment pouvons-nous prendre de bonnes décisions en matière énergétique, alors même qu’il n’existe aucune évaluation des dispositifs antérieurement mis en œuvre dans les trois ex-Régions ? Qu’il n’existe toujours pas ni d’outil de mesure, ni de modèle de calcul des gaz à effet de serre libérés. Nous ne disposons d’aucun chiffrage depuis 2010. Vous ignorez donc le niveau d’effort que nous devrons produire pour réduire de 30 % nos gaz à effet de serre sur notre territoire régional. Pourquoi lancez-vous quatre appels à projets « sans avoir défini de cadrage politique, ni de grandes orientations, normalement indispensables préalablement à tout dispositif d’intervention ? » Je reprends mot à mot les termes de l’avis du CESER.

Concernant ces quatre appels à projets, pourquoi les avoir dotés de si peu de moyens financiers, même si nous ne parlons que d’une demi-année d’exercice. Pourquoi en avoir limité l’accès aux collectivités de moins de 30 000 habitants, en plus des associations et des entreprises, même si l’essentiel des dossiers déposés précédemment relevaient de cette taille de collectivité ? Ne fallait-il pas être plus offensif, plus ambitieux ?

Qu’en est-il, en outre, Monsieur le Président , de votre engagement de 2015 de favoriser la massification de la rénovation énergétique globale et performante de l’habitat privé, lequel, chacun le sait, est la clef de tout ? Vous disiez vouloir proposer un service public régional de rénovation énergétique.

Enfin, vous évoquez souvent le scénario négaWatt, qui repose sur une baisse de nos consommations. Quand déploierez-vous une vraie campagne d’informations pour les citoyens sur la réalité des efforts à développer pour surmonter le défi énergétique et sur les axes de progrès collectif que vous leur proposerez, avec des indicateurs et une ligne directrice simple et accessible ?

L’avis du CESER, très argumenté, s’articule autour de questionnements et de préoccupations identiques aux nôtres.

Nous nous abstiendrons, car cette délibération ne propose aucu ne perspective d’envergure à ce stade, au regard du défi à relever.