picto environnement seances plenieres nouvelle aquitaine

SRADDET Eau / Logement - Alexandra Siarri

( voir la vidéo )

 Je souhaite intervenir sur les enjeux de transition écologique et énergétique. Comme mes collègues avant moi, je me réjouis que ce SRADDET officialise davantage l’opposabilité des   enjeux écologiques comme le liminaire à tout développement social et économique de notre région.

Nul ne peut contester l’extrême vulnérabilité de notre territoire comme de ses habitants et la priorité absolue à construire enfin des plans d’actions ambitieux, à échelle et pour certains d’entre eux radicaux.

Avant d’évoquer 4 points précis, nous voulons partager avec vous deux dynamiques fondamentales à mettre en œuvre comme des conditions résolutoires de réussite de ce SRADDET :

1/ - Rien de décisif ne pourra s’enclencher sans une communication historique auprès des aquitains : ils sont trop peu nombreux encore à connaître et à appréhender à sa juste mesure la réalité du stock de nos ressources naturelles, les contraintes qu’ils vont devoir accepter pour s’adapter à des nouveaux modes de vie.

L’acceptabilité de la population pour conduire des efforts, pour s’adapter est une donnée non négociable.  Il nous faut trouver les moyens d’éviter le débat » fin du monde, fin du mois », pour trouver un projet de société commun autour de la préservation des ressources et des économies qui en découleront. Ce nouveau projet commun doit nous permettre de faire émerger de nouveaux métiers, de nouvelles économies, de nouvelles pratiques en préservant nos ressources.

2/ - Rien ne se fera si nous ne ciblons pas précisément la chasse au GASPILLAGE, au superflu avant tout. Nous ne devons pas nous tromper de combat. Nous ne pouvons pas nous le permettre.

Economiser l’eau, la forêt, les terres arables, l’énergie, c’est-à-dire ne pas les consommer autrement que pour l’essentiel.

Je veux finir mon propos liminaire par une incise qui nous divisera peut-être dans cette assemblée. Toutes les technologies vertes et numériques sensées nous apporter la solution, dépendent de la disponibilité de matériaux rares dont le stock est pourtant lui aussi limité. Il ne faudrait pas que nous basions tous nos espoirs sur une illusion.

Aussi, selon nous, dans le SRADDET, il manque deux éléments fondamentaux qui constituent pourtant la garantie de l’opérationnalité de cette démarche et la sincérité de son ambition.

  • Les moyens opérationnels de la mobilisation des aquitains,
  • Le rappel lucide de l’existence des stocks en matières premières, nous obligeant à penser le LOWTECH,

Mais je suppose que tout cela sera détaillé pour la plénière du 9 juillet consacrée aux enjeux écologiques.

A présent, nous voulons partager avec vous quatre points plus précis comme autant de témoignages qui sont les symptômes de nos impensées, de nos paradoxes et de nos limites.

   I – DANS L’ORDRE DE NOS PRIORITES : PAR EXEMPLE A PROPOS DE L’EAU

L’eau c’est la vie. D’ailleurs le premier drame écologique en France fut la canicule en 2003 qui emporta nos seniors par manque d’anticipation collective. Or la qualité de l’eau est globalement mauvaise en Nouvelle Aquitaine, excepté en zone de montagne et la pression est trop forte, notamment de part la consommation élevée d’eau potable par habitant. Le chantier de préservation de l’eau est le plus absolu (avec celui de la biodiversité).

Par ailleurs, je voudrais insister sur la notion d’EAU VIRTUELLE. L’eau virtuelle est l’eau qui entre dans le processus de production des biens que l’on consomme. Et notre réelle consommation d’eau est l’addition de l’eau du robinet avec l’eau virtuelle : par exemple, il faut 1 500 litres pour produire 1 kg de sucre et 2 400 litres pour produire 1 kg de chocolat….

En moyenne, l’être humain a besoin de boire 2 à 5 litres d’eau par jour, de 25 à 150 litres d’eau pour ses usages domestiques et de 1 000 litres à 6 000 litres par jour pour se nourrir.

Par conséquent, s’attaquer au problème de l’eau, sérieusement, c’est s’attaquer à la réduction de la consommation de l’eau virtuelle, donc c’est s’attaquer à l’utilisation de l’eau dans nos modes de production et de consommation.

Pour autant, concernant l’eau du robinet, une question est plus importante que toutes les autres. Combien de pourcentage d’eau potable savons-nous recycler en Nouvelle Aquitaine ? En Israël, par exemple, nous sommes à plus de 94 %, l’Espagne également obtient de bons résultats. Et nous, quel est notre objectif ? Quel est notre pourcentage ?

II - A PROPOS DES DECHETS DANS LA NATURE MEME LES DEFIS PAR EXEMPLE

Ma collègue, Hélène Estrade va également intervenir, mais je souhaite alerter sur la production moyenne de déchets ménagers assimilés par habitant en Nouvelle Aquitaine, fortement supérieure à la moyenne nationale (648 kg/habitant à l’année).

Je me range à l’avis du CESER qui indique clairement que recycler et valoriser les déchets ne suffit pas. Il faut agir en amont, au niveau de l’offre des acteurs économiques (approvisionnement durable, éco-conception, économie de la fonctionnalité) et de la demande et des comportements des consommateurs (conso-responsable et allongement de la durée d’usage….)

  • Ne plus imposer de déchets au consommateur.
  • Développer la lutte contre les déchets plastiques
  • Action forte en direction des entreprises (éco-socio-conditionnalité des aides régionales)…

Une fois de plus et comme pour l’eau, il s’agit de modifier nos façons de produire en  imposant pas le déchet au consommateur.

III - DANS LA TRANSPARENCE DES DONNEES ET POUR UNE EVALUTION EN TEMPS REEL …. A PROPOS DE L’ECO HABITAT

La facture énergétique rapportée à chaque néo aquitain a augmenté de 12 % entre 2005 et 2015. Le bâtiment est un énorme contributeur.

Nos objectifs sont ambitieux : rénovation de 120 000 logements par an entre 2019 et 2025 (rythme 6 fois plus fort que le rythme actuel) puis 100 000 par an entre 2025 et 2030.

Où en est-on exactement ? si l’on prend le premier tiers de l’année écoulée ?

Même question pour les passoirs énergétiques (page 143) nous devrions aujourd’hui avoir rénové 40 000 unités si l’on prend en compte l’objectif de la rénovation des « passoirs thermiques 840 000 entre 2019 et 2025.

IV – DANS LA CAPACITE A DEFENDRE LES PROJETS SYMBOLIQUES… PAR EXEMPLE A PROPOS DES FORETS

Et très concrètement, j’aimerais connaître votre position sur la protection de la forêt à Cestas et ses 200 chênes de plus de 50 ans d’âge.

Cette forêt sauvage, d’une valeur irremplaçable est d’une richesse environnementale exceptionnelle.

Elle est aujourd’hui mise en balance avec un projet d’urbanisme notamment la construction de logements.

Nous continuerons ce débat le 9 juillet mais d’ores et déjà pour notre groupe

  • L’ordre des priorités
  • La nature des vrais défis
  • La transparence des données
  • Des decisions symboliques

Sont autant d’axes incontournables à défendre pour comme vous le disiez Président pour changer de vitesse pour être enfin  à la hauteur.