picto environnement seances plenieres nouvelle aquitaine

NéoTerra - Energie et Biodiversité - Eddie Puyjalon

( voir la vidéo )

 Chers collègues, qui ne pourrait s’approprier un tel sujet ?

Pourtant Monsieur le Président je reste très critique. Certes il y a des points très intéressants dans cette feuille de route, mais le délai très court d’intervention m’impose de ne m’attacher qu'aux points qui m’interpellent défavorablement.

Une première interrogation, Monsieur le Président : ceux qui ont tenu la plume dans la partie n°1 sont-ils membres de la LPO ?

Je m’interroge, Monsieur le Président, vous qui êtes chasseur, dans le diagnostic sur la biodiversité et le déclin des oiseaux, le texte ne cite pas la fauvette à tête noire, l'accenteur moucheté, ou même le râle des genêts. Non ! Par contre sont cités Le pinson et la tourterelle des bois. Le pinson pour les chasseurs landais et la tourterelle pour les chasseurs médocains qui sont deux espèces emblématiques de la chasse régionale dans l’œil du cyclone des opposants à la chasse.

Je n'aime pas cette façon partiale d'aborder le sujet !

En matière d’énergie renouvelable décarbonée, en citant l’éolien, vous parlez d’énergie mature. Or même si la première éolienne a plus de 50 ans, cette énergie est loin d'être mature même si elle bénéficie d’une subvention de l’Europe sur la base contraire : il faudrait-être cohérent ! Page 85 vous citez la baisse constante des installations, avec un record à 31€ le MWh pour l'éolien offshore. C’est une plaisanterie !  Je vous invite à consulter les documents de la Commission européenne qui, sur la base de plusieurs autorisations à projet, annonce le coût de l’électricité actualisé (LCOE) entre 335 et 345 EUR/MWh dont 80 à 100 EUR/MWh de coûts de production, 220 à 240 EUR/MWh de coûts d’investissements.  L'éolien offshore en France ce seront 25 milliards d'euros pour une énergie non pilotable, alors qu'avec la même somme on pouvait par exemple offrir aux 4 millions de foyers français qui utilisent un chauffage au fuel 6.000 € pour la conversion à une pompe à chaleur totalement décarbonée !

De même, en matière d'environnement, on peut s’interroger sur la cohérence de votre politique et de votre positionnement personnel. Vous affirmez au travers de ce texte, une volonté de zéro destruction nette de zones humides alors qu'en même temps vous vous abstenez sur le projet d’implantation de 50.000 m3 de béton, de centaines de tonnes d'acier, de routes de tranchées, de câbles avec 40 éoliennes dans l'une des plus belles zones humides de la région.

D’ailleurs sur ce sujet, j'invite les collègues d'EELV à rappeler à Yannick Jadot, contrairement à ses écrits, que votre groupe n'a pas voté contre à la région, mais c'est seulement abstenu !

Vous voulez engager une politique de tourisme durable basée sur le patrimoine naturel et en même temps vous encouragez la destruction de cette politique engagée depuis longtemps par des élus sur leur territoire ! L'exemple de votre frilosité sur ces mêmes grandes machines de 180 mètres de hauteur dans les communes du bord de l'estuaire du pertuis charentais qui ont pourtant fléché l'essentiel de leur développement économique sur ce tourisme environnemental !

Les Néo-aquitains et plus largement les Français paieront le prix fort si cette feuille de route énergétique était généralisée à tout le territoire national. Vous citez la raréfaction imminente des ressources énergétiques ; c'est faux, notamment pour le nucléaire. Pourquoi le nucléaire durable n'est-il jamais mentionné parmi les solutions ? Pourquoi vouloir développer l'éolien, le photovoltaïque, l'hydrogène ? Sur quels critères économiques ?  Vous ne citez pas les pompes à chaleur qui sont pourtant des ENR efficaces ?  Les chauffe-eaux solaires qui sont eux de véritables batteries thermiques ?  La vraie chaleur thermique qui est celle du bon sens avec des vérandas bien exposées, des baies vitrées et des ouvertures orientées au sud. Je vous invite à regarder les débats de la Commission d’enquête sur les énergies renouvelables et la transition énergétique menée par Julien Aubert à l’Assemblée Nationale. Un cas d’école sur le gaspillage d’argent public, le dogmatisme et la manipulation où les Français auront tout à perdre !

Vous voulez préserver la biodiversité c’est bien ! Quant à multiplier des hots spots de biodiversité pour en faire des sanctuaires en Nouvelle-Aquitaine et mettre sous cloche des territoires qui jusqu’à aujourd’hui ont su protéger cette biodiversité tout en étant ouverts aux usages traditionnels, ne comptez pas sur moi. Des Hots-spots auxquels on va rajouter 25 nouvelles réserves naturelles régionales... Non merci !

Je préfère l'éducation à la nature que la sanctuarisation et la mise sous cloche de la nature !

Sur la mobilité vous ne répondez pas à l'urgence. Quand on vous propose la remise en route de la ligne Blaye- Saint Mariens vous répondez circulez il n'y a rien à voir, vous aurez droit vélo durable !

Quand on vous propose un moyen de faire baisser de 70% les particules fines de tous les moteurs thermique vos services répondent que l'ADEME a dit que... foutaises ! Ce sont des moyens existants et qui peuvent-être mis en œuvre dès aujourd'hui !

Mais là encore, les gros mots sont l'apanage des nouvelles politiques de la région, diesel, nucléaire rien de bon pour la région. 

De façon générale, votre feuille de route n'aborde pas l'humain. Evidemment le bien-être animal d'accord, mais le bien être humain d'abord !

Cette feuille de route est un rendu à charge pour le monde rural ? Une stigmatisation dans ses usages et dans son économie et il aura droit à la triple peine : une sanction financière, une sanction sociétale et environnementale. 

De façon générale, vous avez fait le choix d'un seul son de cloche. Dommage que d'autres voix n'aient pu être confrontées aux éminents spécialistes d'Aclimaterra en matière d'énergie. Jean-Marc Jancovici, Fabrice Nicolino, Antoine Waechter, Brice Lalonde...

Aujourd'hui, 90% de notre électricité est décarbonnée et la France et le premier pays du G20 en matière d'énergie décarbonnée ! Développer l'éolien qui n'a qu'un facteur de charge de 22% c'est ridicule et coûteux ! Nos principales émissions de carbone proviennent du transport et du tertiaire. C'est là qu'il nous faut agir.

Plus on construira d'éoliennes plus il faudra les subventionner et moins on baissera les énergies pilotables comme le nucléaire ou les centrales thermiques ! C’est le recul d’expérience avec l’Espagne et l’Allemagne qui le démontre ! Plus vous montez la puissance de l’énergie intermittente, plus vous devez garder une production d’énergie pilotable disponible. La aussi, double peine !

Avant de conclure, je suis néanmoins satisfait de noter l'évolution concernant la mise en œuvre d'une politique sur les perturbateurs endocriniens dans les milieux aquatiques.

Mais, en totale cohérence avec mon vote sur le SRADDET, je voterai contre cette feuille de route qui laisse trop d’importance à l'idéologie, où la voie du mixe énergétique proposée est pour moi un non-sens économique, social et environnemental.

Une feuille de route où l'humain fait parfois cruellement défaut, où le citoyen rural, l'éleveur, l'agriculteur, le chasseur, le pêcheur peut se sentir stigmatisé voir le bouc-émissaire d’une politique gouvernementale et régionale inappropriée où pourtant, il a le sentiment d’être plus victime que coupable.