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NéoTerra - Logement - Transports - Marie-Françoise Nadau

( voir la vidéo )

 

Monsieur le Président, chers collègues.

J’interviendrai sur deux axes, le logement et les transports :

LE LOGEMENT :

1-Les ménages

Construire une maison basse consommation a un surcoût d’environ 20% par rapport à une maison basique. Certes ce surcoût est rentabilisé par les économies réalisées mais il faut une mise de départ plus importante. Et l’aide financière est un levier pour franchir le pas avec une politique régionale qui s’articulerait avec la politique nationale.

Il faudrait des opérations « coup de pouce » (remplacement chaudière fioul ou charbon par exemple) pour les ménages sans reste à charge.

Proposer aux particuliers la réalisation d’un audit énergétique gratuit à l’issue des premiers travaux réalisés.

Intégrer dans les installations des indicateurs de consommation pour sensibiliser les particuliers à leur consommation et entraîner des changements de comportement.

2-Les entreprises

Faciliter le regroupement ponctuel ou coopératif des entreprises / chaîne des artisans pour répondre à des commandes notamment des marchés publics en rendant obligatoires les 3 piliers du développement durable (environnement, social et économique)

Mettre en place une aide à la conversion de la flotte des véhicules diesel

Accompagner financièrement les entreprises à entrer dans des démarches RSE

Aider à la modernisation des matériels de chantier.

Augmenter le maillage des déchetteries accessibles aux entreprises artisanales du bâtiment.

Créer des outils pédagogiques et de formation des artisans sur les déchets de sorte à pouvoir développer des filières de recyclage et de valorisation.

3-La formation

La Région avec sa nouvelle compétence d’information à l’orientation doit promouvoir l’attractivité des métiers de la construction en incluant le développement durable et les compétences liées à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelables et au numérique dans les parcours de formation en lien avec l’évolution des métiers de la construction.

Par exemple avec un projet initié par la CAPEB que la Région pourrait soutenir : « Artisan Messager ». L’ambition de ce dispositif est de sensibiliser aux métiers du Bâtiment en informant de manière interactive les élèves de 4ème tout en éduquant sur le développement durable.

LES TRANSPORTS

Nous répondons sur vos 3 défis, sachant que cette feuille de route trace une perspective mais ne comporte aucune estimation financière :

  • Réduire la dépendance à la voiture/ report modal vers les transports collectifs dont les TER

Sur le réseau ferré régional, nous soutenons la nécessité d’améliorer son efficacité bien sûr, le projet de RER métropolitain, et une liaison performante entre Bordeaux/Limoges et Poitiers/Limoges.

1er objectif d’éviter toute fermeture de lignes ferroviaires, vous parlez de l’engagement d’un « Plan Rail », Nous vous rappelons qu’il ne s’agit que d’un projet de Plan Rail, que vous deviez présenter à l’Etat et à SNCF Réseau, un projet qui n’est à ce stade ni débattu, ni négocié, et encore moins financé.

Donc restons prudents sur les effets d’annonce.

  • Favoriser le report modal des marchandises vers le fer et le maritime

2ème objectif :Réduire les émissions de particules notamment sur la RN 10, axe le plus pollué de Nouvelle-Aquitaine en minorant la prééminence du transport routier

Nous partageons votre position pragmatique sur l’impossibilité de remplacer le mode routier sur les courtes distances.

Nous saluons votre engagement continu sur la LGV GPSO vers l’Espagne, même si le Gouvernement, vient d’ajourner cette LGV au-delà de 2037.

Nous serons à vos côtés pour défendre ce projet essentiel pour notre territoire.

Par contre, vous parlez de développer des modes alternatifs de transport aux poids lourds, c’est intéressant mais, au-delà de ces annonces, on ne voit pas comment inverser rapidement ce transit routier : le projet d’autoroute ferroviaire atlantique entre le Pas-de-Calais et le Pays basque, décidé en 2007 mais abandonné en 2015.

D’ailleurs, la Cour des Comptes, n’a pas été tendre dans son rapport en 2017 :

« L’abandon du projet représente pour l’État et les collectivités un coût estimé par la Cour à 70 M€, dont plus de 40 M€ dépensés en pure perte : 17 M€ d’indemnité versée au concessionnaire et 25 M€ d’études et travaux qui resteront sans objet ».

Nous avons bien noté fin 2018 le lancement d’un AMI par la Ministre des Transports pour relancer le projet mais tout reste à faire.

  • Accompagner le développement des motorisations alternatives

Objectif de 2030=verdissement des matériels roulants. Vous parlez aujourd’hui de supprimer les TER diesels, mais la Région a dépensé 485M€ jusqu'en 2017 sans anticiper sur le remplacement du diesel et le parc est totalement modernisé.

Selon la convention Région/SNCF de 2019, sur les 204 rames :

  • 46 sont électriques, soit 22 %
  • 76 sont diesel, soit 38 %
  • 82 sont bi-modes avec 4 moteurs diesel, soit 40 %

Quel sera donc le coût du verdissement des 78 % du parc roulant TER actuellement diesel ?

Par ailleurs, une question se pose sur la ligne touristique Pau/Canfranc qui n’est alimentée qu’en mode diesel : comment comptez-vous atteindre votre objectif de verdissement et de suppression totale des rames diesels sur cette ligne ?