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Discours introductif du 24 juin 2019 - Guillaume Guérin

(voir la vidéo)
 Monsieur le président,
 
La séance d'aujourd'hui nous conduira à évoquer le compte administratif et le budget supplémentaire, ne souhaitant pas amputer sur les interventions de mes collègues Chartier et Oxibar, je me limiterai à quelques remarques globales sur le sujet. 
Avant  de vous faire part de nos questions et inquiétudes quant au projet de loi de mobilités et d'orientation récemment adopté à l'Assemblée nationale en première lecture. 
 
1-Sur le compte administratif et le Budget Supplémentaire :
 
S'il convient de souligner en toute bonne foi la bonne santé financière de la région, on peut légitimement s'interroger sur la baisse des investissements alors même que les recettes régionales ont augmenté! 
 
La Cour des comptes ayant elle-même formulé des remarques en ce sens! 
Seul un quart des dépenses totales hors dette est aujourd'hui pleinement alloué à l'investissement, un chiffre vous en conviendrez Monsieur le président qui est loin de répondre aux exigences de la stratégie financière de la Région qui fixe ce taux à 30%. 
 
D'ailleurs, comme pour les taux effectifs de réalisation dans la section d'investissement, qui sont loin d'être suffisants,  ce taux de 30% que vous avez vous même fixé n'était-il au fond qu'un objectif affiché de communication ? 
Une obligation de moyens, plus qu'une obligation de résultats ....
 
Nous souhaiterions à l'occasion de cette séance que vous nous donniez davantage d'informations sur cette baisse des investissements en nous précisant les secteurs impactés et les raisons de ces choix ? 
De même, nous souhaiterions connaître les raisons qui vous ont conduit à engager une stratégie financière encore plus contraignante que celle imposée par le contrat signé avec l'état?
 
Alors même que des membres de votre exécutif le qualifiaient il y a peu de temps encore et à juste titre de contrat Léonin ! 
Flotterait-il encore dans les couloirs du Conseil Régional, le spectre de la gestion Poitou Charentes ?! 
Enfin car je m'en tiendrai là, à l'instar du CESER, nous regrettons que l'excédent au Compte Administratif 2018 n'ait pas servi à financer de vrais projets d'investissements dans des domaines d'interventions ciblés, tout comme nous regrettons que les taux de réalisation soient clairement insuffisants. 
 
2-Maintenant, sur le projet de loi sur les mobilités :
 
L'Assemblée nationale a adopté mardi en première lecture le projet de loi sur les mobilités, qui ambitionne d’améliorer les transports du quotidien de "tous les Français" en les rendant plus propres. 
Ce projet comme vous le savez, contient des mesures sur des sujets extrêmement vastes tels que l’assouplissement des 80 km/h, l’instauration d’une rétribution pour aller travailler à vélo ou encore la fin de la vente des véhicules à carburants fossiles (essence, diesel et gaz naturel) d’ici à 2040.
 
Fort de ces annonces, il convient de s'interroger sur les impacts de ce projet pour notre région  et pour le développement économique et social de notre territoire. 
 
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il manque cruellement d'engagement pour notre territoire Néo Aquitain! 
En annexe de cette loi d'orientation des mobilités figurent les priorités en matière de politique de transport, et là encore le moins que l'on puisse dire c'est que ce projet ne réduira pas suffisamment la fracture territoriale, faute de financements alloués suffisants.
 
Parmi les scénaris présentés par le conseil d'orientation des infrastructures on apprend que l'état privilégierait le scénario 2 et que c'est sur cette base que la réalisation des infrastructures se ferait !
 
Traduction: les projets de LGV pour la Nouvelle Aquitaine sont reportés sine die, tel la LGV Toulouse Agen évoquée au plus tôt à partir de 2023/2027 et au plus tard  entre 2033 et 2037 ou encore Bordeaux Agen évoquée elle pour 2033 au plus tôt....
 
Ainsi Président, sur la base de ces éléments nouveaux,  quels sont les projets d'actions que l'exécutif régional, en liaison avec les responsables politiques des principales collectivités sur l'ensemble de la Région, compte mettre en place pour tenter d'inverser ce calendrier défavorable pour l'attractivité du territoire régional ? 
 
Dans la même veine, se pose le problème du Projet de Plan rail qui nous a été présenté en début d'année 2019, un plan de régénération du réseau régional qui n'a pas encore été débattu, et encore moins validé et financé par les autres partenaires Etat et SNCF Réseau, le gouvernement semble aujourd'hui vouloir orienter les investissements du transport ferroviaire en priorité vers les déplacements du quotidien et la modernisation des voies ferrées régionales,