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Budget 2020 - Agriculture - Véronique Laprée

( voir la vidéo )
 Neoterra, beaucoup d'affichage et d'annonces, peu d'ambition au final pour les agriculteurs de notre région. Les propositions et objectifs stratégiques au nombre de 5, en sont l'image.Le 27 novembre dernier, les agriculteurs français et allemands ont manifesté contre des citadins qui les agressent car ils ne connaissent rien à ce métier. La loi Egalim, le discours de Rungis du Pdt Macron n'ont rien amélioré sur le revenu des exploitations et pire, l'existence même des agriculteurs est remise en cause. Les agriculteurs sont excédés par cette violence gratuite et incompréhensible, dont ils font l'objet et les remises en cause de leurs pratiques sur fond de grande inquiétude économique.

Ici, M. Le Président, dans cet hémicycle, vous vous êtes livré vous-même à cet agribashing soutenu et poussé  par une partie de votre majorité.Le Président de la République ne se montre pas assez ferme contre cette persécution et sa parole ne décourage pas les agresseurs qui provoquent des incendies et s'introduisent dans les élevages, filment, et les médias qui diffusent sans vérification, mettant en doute la science au profit de l'obscurantisme. 
Et je ne vous parle pas de ces éleveurs condamnés à payer de fortes sommes d'argent parce que leur activité est malodorante.La multiplication des traités de libre-échange avec le continent américain ne fait  qu'accroître les difficultés et le sentiment d'abandon.Je ne souhaite pas, dans cet hémicycle, me retrouver complice involontaire de cette persécution de cette volonté de détruire toute une profession.Il y a 20 ans, une certaine élite économique totalement irresponsable révait d'une France sans usine, c'est fait !
Il va se passer la même chose pour l'agriculture, donc pour notre autonomie alimentaire.Nous avons oublié d'être reconnaissants envers ceux qui nous ont permis de sortir de la faim et aujourd'hui la France n'a plus assez faim pour se soucier de ceux qui la nourrissent.Aucune autre profession n'a été capable de s'adapter à ce point-là , à toutes les nouvelles réglementations . Mais personne en France n'en  parle, de tous ces éléments positifs, de toutes ces productions agricoles les plus saines du monde, c'est pourtant un fait établi et reconnu, donc non discutable.
Aujourd'hui, vous nous proposez ces 5 objectifs d'accélération de transition agricole : « la région accompagnera l'ensemble  de la filière agricole en promouvant une modernisation alliant compétitivité économique, durabilité environnementale, performance sociale et attentes sociétales » de belles phrases car les agriculteurs n'ont pas attendu la Région pour commencer ces évolutions mais par contre attendent que les aides annoncées soient accessibles à tous.Car aujourd'hui, ce que souhaitent les agriculteurs, c'est juste pouvoir exercer leur profession sereinement et en vivre décemment.
Car leur préoccupation face à ces changements c'est le volet économique.
Ce budget en augmentation devra servir à les rassurer, à les assurer quand, en changeant de pratiques, ils seront confrontés à une baisse de production donc une baisse de revenus. Et plutôt que d'utiliser les fonds publics régionaux à alimenter des associations ou agences aux objectifs plus ou moins avouables (90000€ pour graine aquitaine par exemple et il y en a d'autre malheureusement), dont les conclusions sont toujours orientées contre l'agriculture, sans jamais aborder le sujet de l'urbanisation, de la ville qui pollue, les agriculteurs se voyant même obligés d'épandre sur leurs terres les boues des stations d'épuration de ces villes, sans pouvoir récupérer l'eau qui va avec et de ce fait pouvoir rétablir le cycle de l'eau.
Ne devrions-nous pas, enfin, créer ces réserves de stockage de l'eau qui, si elles avaient été mise en place cette année, auraient largement été remplies par la pluie.
Les villes ne devraient-elles pas se mettre rapidement en accord avec le code de l'urbanisme, stocker leurs eaux usées dans des réserves alimentant l'agriculture au lieu de les rejeter directement dans les cours d'eau ?
Car je rappelle que rien ne pousse dans la terre si on n’irrigue pas, que même en bio, il faut de l'eau et des traitements phyto, que la disparition des pesticides est un pur mensonge ils ne disparaîtront pas plus que les médicaments.Notre autonomie alimentaire  repose sur nos agriculteurs, je le dis car ça ne semble pas évident à tout le monde, et nos éleveurs à moins de ne consommer que de la viande de synthèse.
S'il est très facile d'importer de la nourriture d'autres pays moins sérieux que nous, il est beaucoup plus difficile d'en vérifier la qualité à des milliers de kms.Je rappelle aussi que la lutte contre le réchauffement climatique passe par les agriculteurs et les forestiers, et les produits en circuits courts et s'il n'y a plus d'agriculteurs ….
Donc M. Le Président, « la puissance de feu », (je vous cite) de notre Région doit permettre de montrer l'exemple et sauver ce métier dont personne aujourd'hui ne semble s'inquiéter de la disparition lente mais irréversible si l'on continue comme ça ; arrêtons de dépenser des sommes indécentes pour financer des associations , des cabinets, des études fumeuses qui distillent une pensée orientée sur des chemins obscurs où la technique , la science et  la raison sont absents mais où les agriculteurs sont toujours les accusés.