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L’apprentissage : une voie d’excellence - Marie-Françoise Nadau

On est encore dans l’expérimentation alors que les taux de chômage et d’emploi des 15-24 ans sont nettement pire qu’en 2012.

27,5% est le taux d’emploi des 15-24 ans au 3ème trimestre 2016, le plus bas enregistré depuis 2003 et inférieur de 1,2 points à celui de mi-2012.

25,7% est le taux de chômage des jeunes actifs au 3ème trimestre 2016, le plus haut jamais atteint, sauf à la fin 2012, depuis 1996.

A titre de comparaison, la part des jeunes en emploi est de 45% en Allemagne, 50% au RU et 60 % au Pays Bas.

Pour celui qui avait fait de la jeunesse la priorité de son quinquennat, le résultat est catastrophique. Résultats en ½ teinte pour les emplois d’avenir, objectifs non atteints des 500 000 contrats de générations dont le coût très élevé et l’absence de réelle insertion ont été épinglés par la Cour des comptes. Maintenant ce sont les 500 000 formations mises en place début 2016. Chaque année la France dépense plus de 10 milliards d’€ pour aider ses jeunes en difficulté à s’insérer sur le marché du travail pour des résultats plus que médiocres !

Et puis il y a l’apprentissage. Tout le monde est ou semble convaincu que l’alternance est la solution à développer mais aussi à systématiser. Elle doit être promue comme une voie d’excellence, véritable tremplin pour l’emploi.

Et ça marche… mais pas en France ! Il faut dire que tout à mal commencé en 2012 avec la suppression de 500 millions versés aux entreprises accueillant des apprentis en contradiction avec la volonté du gouvernement d’atteindre les 500 000 apprentis en 2017. Résultat : une baisse de contrats de 8% en 2013 et de 3,2% en 2014 . Sans parler de tous les signaux négatifs envoyés aux entrepreneurs en début de quinquennat.

Après 2 ans de baisse, le  nombre d’apprentis a légèrement remonté l’an dernier pour à peine dépasser le seuil des 400 000 sous contrats.

L’apprentissage, ça marche : en Allemagne 16% des jeunes 15-24 ans sont en apprentissage contre 5,2% en France. En Allemagne 20% des entreprises ont recours à l’apprentissage contre 3,6% en France. En Allemagne les jeunes sont 2 fois plus recrutés dans l’entreprise qui les a accueillis qu’en France. Chez nous l’apprentissage n’est pas une pré-embauche.

Pourquoi ? Parce qu’en France, ni les entreprises ni les jeunes ne trouvent leur compte dans l’apprentissage perçu comme trop exigeant en termes de formations académiques et trop peu adaptés aux besoins des entreprises. C’est l’inverse en Allemagne où la pratique du métier est considérée comme la meilleure pédagogie. En Allemagne le jeune passe 2 fois plus de temps dans l’entreprise. L’entreprise qui doit être la pièce maîtresse du dispositif.

Chaque année 120 000 jeunes sortent du système scolaire sans emploi, ni formation.

Vous nous soumettez une candidature à 2 expérimentations.

L’expérimentation concernant le relèvement à 30 ans de l’âge limite d’entrée en apprentissage  sera conduite du 1er janvier au 31 décembre 2019. Vote favorable . Nous espérons qu’avant cette échéance des mesures concrètes et non plus expérimentales seront mises en place notamment par une généralisation de l’apprentissage dans l’enseignement professionnel.

Pour l’attribution des fonds libres, notre groupe émet les mêmes réserves que le CESER.