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Formation professionnelle : adaptation 2021-2022 - Marie-Françoise Nadau

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Ce qui nous  gêne dans cette nouvelle étape qui est une adaptation du PIC dues aux circonstances dégradées liées à la crise sanitaire et économique, c’est le manque d’évaluation du dispositif depuis qu’il a été  mis en place depuis 2 ans : au regard des sommes engagées, il aurait été pertinent d’avoir  une batterie d’indicateurs qui permettrait d’avoir une vraie évaluation auprès des publics ciblés. Nous devons être dans un objectif de résultats : résultats pour  l’employeur  et résultats pour le demandeur d’emploi faiblement qualifié ou le jeune décrocheur pour qui la formation doit être une véritable chance d’émancipation et de promotion sociale et professionnelle. Car l’objectif de ces formations est quand même une insertion dans l’emploi.

Les remarques que notre groupe avaient faites lors de la plénière d’octobre 2019 sont toujours d’actualité : - l’enjeu de la territorialisation 

  • l’ambition d’accompagner  60 000 personnes que nous avions jugé élevée, n’a pas été atteinte et ceci avant la crise du Covid19
  • les moyens opérationnels en termes de ressources humaines, de capacité d’accueil de l’appareil de formation sont-ils à la hauteur de l’enjeu ? Certains demandeurs d’emploi ont besoin d’un accompagnement plus important avant d’accéder à la formation et à l’emploi.

Nous savons que le chômage des jeunes est une bombe à retardement car ils subissent de plein fouet l’impact économique de la pandémie Covid-19. 

Vous l’avez dit Président, les jeunes diplômés rencontrent ou vont rencontrer aussi des difficultés et craignent la précarité. Pourtant la différence entre les diplômés et les peu ou pas diplômés va encore plus  se creuser. A cela s’ajoute un effet sectoriel : certains secteurs sont touchés de façon temporaire mais d’autres comme le tourisme, l’hôtellerie et restauration, la culture, le transport aérien sont touchés de façon durable et il est très difficile de savoir quand ils repartiront. D’où l’importance de la territorialisation pour avoir une réponse en fonction des bassins d’emploi et se pose la question du rôle des Régions dans le pilotage de l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

Donc les évolutions de l’offre de formations vers de nouvelles priorités sectorielles nous paraissent pertinentes et m’amènent à faire un focus sur les carrières sanitaires et sociales.

Si nous saluons l’ouverture des 131 places pour les infirmières et les  547 places supplémentaires pour les soignants et les accompagnants  dans les EHPAD, quelles réponses immédiates sont données aux cris d’alarme des infirmiers et du personnel soignant en général ?  Cette question, vous le comprenez, dépasse l’enceinte de cette assemblée. Plus de la moitié d’entre eux ne savent pas s’ils exerceront dans 5 ans, plus d’1/3 déclare avoir envie de changer de métier depuis la crise Covid-19 et ce alors que 34 000 postes étaient vacants à la rentrée 2020.  

On parle de l’hôpital public qui est en sous-effectif structurel mais il ne faut pas  oublier les EHPAD qui souffrent aussi d’un manque d’effectifs, de conditions de travail très difficiles et d’un manque de reconnaissance. Manque de reconnaissance qui est encore plus mal vécu par  les agents de la fonction publique territoriale qui ont été les oubliés du Ségur de la Santé du gouvernement.

Alors sans une revalorisation des salaires, des conditions de travail et aussi des perspectives d’évolution professionnelle, l’augmentation de l’offre de formation ne trouvera peut-être pas l’écho espéré du moins dans la durée.