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Schéma du Tourisme - Nicolas Belot

( voir la vidéo )

Monsieur le Président, Chères collègues,

C’est un document complet. Très complet. C’est un modèle du genre. Un document-type. Et c’est peut-être cela son principal défaut.

Sur le fond, vous prenez en considération l’ensemble des questions liées à l’aménagement touristique des territoires, à l’économie touristique, à l’expérience touristique. Ce schéma Régional de développement du tourisme et des loisirs va dans le bon sens

Quelques points retiennent notre attention.

1 – Les points positifs

  • La concertation engagée est une bonne pratique. Elle est édictée par la loi (Code du Tourisme). En matière de tourisme, vous semblez faire le choix judicieux de ne pas pratiquer « l’autocratie participative ». Nous sommes dans une région humaniste, et cela est heureux.
  • Les ambitions et les défis proposés, nous les partageons : un tourisme durable, une orientation des flux vers les espaces intérieurs et ruraux, un tourisme performant.
  • Le volet Tourisme durable et solidaire est bien construit et prend en considération les publics les plus fragiles.
  • Enfin vous proposez un « pass tourisme » pour les néo-aquitains. Cette proposition s’inscrit dans le celle que j’avais formulé en Séance Plénière du 10 avril 2018 : développer un programme fidélité, levier d’attractivité.

2 – Les faiblesses et les pistes d’amélioration

 

  • Si vous revenez à plusieurs reprises sur le suivi et l’évaluation pour l’avenir des orientations du SRDTL, nous regrettons simplement de n’avoir pas eu une réelle évaluation des anciens schémas des ex-Régions Limousin, Poitou-Charentes et Aquitaine. L’évaluation de nos politiques publiques doit devenir une démarche systématique.
    • Nous espérons avoir un document synthétique de présentation et d’évaluation de ces documents avant la présentation, devant l’assemblée régionale, du Règlement d’Intervention qui mettra en application ce schéma.
  • La nature de ce document : un schéma. Cela n’en fait ni un tableau de bord, ni une délibération financière. C’est un outil général. Mais peut-être trop. Il ne contient peu ou prou aucun objectif chiffré. A titre d’illustration, la question de la « vulnérabilité des territoires » apparaît comme le chantier 1 du « Défi 1 ». Néanmoins, les indicateurs de suivi mentionnés ne présentent pas toujours de lien avec les objectifs assignés souvent très généraux, ou très abstraits. Un objectif doit être spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporel. Ce n’est pas le cas ici.

Objectif

Pas de corrélation dans les indicateurs de suivi

Préserver et valoriser le atouts patrimoniaux et naturels de NA

Mesurer la fréquentation des plages, des espaces et des stations

Mesure des moiblités

Politique d’évaluation des plans plages

Nombre de SCOT ou PLUi intégrant la filière tourisme

Organiser et protéger les espaces naturels fortement fréquentés

Créer ou maintenir des emplois touristiques sur les territoires

Assurer une couverture numérique haut-débit de l’ensemble des territoires

Cohabitation attentes touristes et ceux résidents autour activités présentielles

Faire du tourisme vecteur développement éco et attractivité

Favoriser les partenariats transfrontaliers et intérrégionaux

  • Vous nous suggérez de favoriser les parcours touristiques afin d’équilibrer les flux entre littoral, urbain et rural. L’intention est louable. Reste à savoir comment. Cela ne figure pas clairement dans le document. Il s’agit pourtant d’une orientation essentielle.

  • Enfin, le tourisme, 9% du PIB régional, le tourisme transversal par nature, dépend de l’investissement réalisé par ailleurs : sur les infrastructures par exemple :
    • Sur le numérique : ce volet semble présent dans chaque grand « défi ». Bien que positif, ce constat n’élude pas la question de l’effectivité des politiques de la région sur les infrastructures numériques : où en sommes-nous ?
    • Sur l’enjeu N°2 : « Améliorer l’accessibilité, la mobilité et l’intermodalité ». Vous nous indiquez que les moyens de transport jouent un rôle majeur dans le développement d’un produit touristique ».
      • Or, aujourd’hui la Région Nouvelle-Aquitaine investit 0€ sur les infrastructures routières.
      • Nous pouvons également évoquer la question des infrastructures ferroviaires. Votre souhait d’inciter les touristes qui viennent sur la métropole bordelaise ou sur le littoral à découvrir / à se déplacer vers les zones rurales. Nous devons le maillage ferroviaire du territoire. Je pense à la ligne Blaye / Saint Mariens … etc. Se pose ici la question du désengagement de l’Etat.
      • Nous devons avoir des gares accueillantes, accessibles, sécurisées et des lignes et réseaux en état de marche.

En conclusion :

  • Transversale par nature, la politique touristique de Nouvelle Aquitaine ne semble cependant pas disruptive. Elle possède les forces et les faiblesses des politiques engagées par ailleurs 
  • La vulnérabilité des territoires s’appuie sur la carte de la politique contractuelle dont vous savez qu’elle pose un certain nombre de questions sur lesquelles ma collègue Nathalie Fontaliran est revenue lors de la dernière plénière.
  • Vous poursuivez les anciens CPER engagé par les ex Poitou-Charentes et Limousin. Cela pose symboliquement la question des derniers kilomètres qui empêchent les voyageurs d’accéder à des lieux peut-être méconnus mais non dénués d’attraits.