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Plan d'urgence Tourisme - Crise Covid 19 - Nathalie Fontaliran

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 Monsieur le Président , mes chers collègues.

Le projet d’appui à la relance du secteur touristique s’inscrit bien sûr dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire mais il vient aussi s’inscrire dans un contexte exceptionnel, non pas conjoncturel mais très structurel lié à la place de l'économie touristique dans notre région.

Pour mémoire, nous sommes la première destination pour les touristes français: nous avons accueillis en 2019 plus de 32 millions de touristes avec 175 millions de nuitées.

    Cela représente près de 18 milliards d’euros de consommation touristique.

En 2020, que s’est-il passé ?

    Globalement une saison touristique d’été... limitée à juillet et août ;un contexte économique fortement dégradé pour les 1800 hôtels implantés en Nouvelle-Aquitaine, ainsi, entre avril et septembre l’hôtellerie néo-aquitaine a perdu 4,5 millions de nuitées par rapport à la saison 2019, soit une baisse de 43%;

    même en juillet et août, la fréquentation des hôtels qui atteint 3,8 millions de nuitées, soit un retrait de 11% par rapport à l’été 2019.

C’est dans ce contexte, Monsieur le président, que vient s’inscrire, le dispositif de relance du secteur touristique que vous nous proposez.

Dans son principe, nous soutenons bien sûr ce dispositif qui s'inscrit dans la continuité de celui mis en place par l’État.

Ce qui nous est proposé va naturellement dans une direction que nous défendons et que nous demandons.

Permettez moi cependant de pointer plusieurs aspects qui en minimisent peut être la portée :

    Le dispositif commence à s'appliquer à partir de 3 salariés contre 2 sur le précédent dispositif. Les communautés de communes viendront certes en complément pour ces entreprises mais en moyenne à hauteur de 1500€ ce qui créera une grande disparité dans les aides.

    Je note aussi le fait de ne pouvoir actionner l'aide qu'en février afin de globaliser l'aide sur les 3 mois de fermeture: j'attire votre attention sur le fait que ces subventions doivent pallier le manque de trésorerie et, pour beaucoup, attendre 3 mois les mettra en difficulté pour payer leurs encours .

L'aide au conseil renforcé et l'aide à l'investissement sont de bonnes mesures mais ne s'adresseront qu'aux grosses structures. Les petits n'auront pas les moyens d'un plancher de dépenses à 20 000€.

D’un point de vue global, 4M d'euros sur ce dispositif c'est trop juste : une fois qu'on aura payé le volet 2 il n'y aura plus rien.

Il serait d'ailleurs interressant de pouvoir avoir une photographie du montant des aides du volet 2 pour le secteur du tourisme sur la première période de confinement.

D’autres organismes sont en difficultés car ne rentre dans aucun dispositif : les Offices du tourisme sont au cœur de l'activité touristique mais vont devoir se tourner vers les communautés de communes et on demande beaucoup aux communautés de communes, ce qui va créer des disparités entre les grands EPCI, communautés d'agglo, urbaines, les métropoles et les territoires ruraux. Les Offices de tourisme par leurs actions de promotion et de conseil sont de véritables leviers de l’activité. C’est  le sens des appels à projet que vous avez lancé dans le cadre de la nouvelle organisation touristique territoriale. Mais les Offices du tourisme ont réduit leurs emplois, notamment saisonniers et leurs campagnes de communication. Ils resteront donc très prudents pour l’année qui vient s’ils ne reçoivent pas un appui plus direct, ciblant notamment les territoires intérieurs portés par des EPCI moins riches et plus fragiles.

La réflexion globale de notre groupe, Monsieur le Président, et ce sera ma conclusion, c’est qu’il faut adosser à ce dispositif une vision à plus long terme afin d'organiser collectivement la reconquête des clientèles internationales dans un contexte post Covid. Il faudra aussi aider les offices de tourisme et les opérateurs professionnels à s’adapter à une nouvelle clientèle qu’on a bien vu arriver l’été dernier qui est plus attentive et plus exigeante en matière de qualité des produits et d’accueil, et globalement de tourisme durable.

Répondre à toutes ces nouvelles attentes, adapter les outils des professionnels, faire mieux, travailler ensemble le CRT, la Mouna, les comités départementaux du tourisme, les offices du tourisme : cela peut être notre grande ambition collective mais cela suppose que nous ayons une réflexion commune avec l’assurance que nous y mettrons ensemble des moyens. De même qu’il a pu y avoir des Grenelles de l’environnement, qu’il y a eu récemment des Ségur de la santé, je pense qu’il nous faudra un Pilat, un Biarritz ou encore un Lascaux du tourisme en Nouvelle Aquitaine.

Mais pour cette ambition, là aussi il faudra plus que 4M d'euros.

Notre groupe votera pour cette délibération.

Je vous remercie